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athena - Re: [ATHENA] Toujours sur les publications scientifiques

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Objet : Histoire des techniques

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Re: [ATHENA] Toujours sur les publications scientifiques


Chronologique Discussions 
  • From: Stéphane Pouyllau (stephane.pouyllau AT huma-num.fr via athena Mailing List) <athena AT services.cnrs.fr>
  • To: patrick.fridenson AT ehess.fr
  • Cc: Liste ATHENA <athena AT services.cnrs.fr>
  • Subject: Re: [ATHENA] Toujours sur les publications scientifiques
  • Date: Mon, 28 Mar 2016 22:57:05 +0200

Bonsoir,
Il y a des éléments intéressants dans d’email de J. Valluy, cependant sur son
point n°1, il s’agit d’une vision très personnelle de HAL, qui est très loin
de la réalité technique en tous cas. D’ailleurs, toutes les systèmes et
plateformes d’éditions sont dans ce cas, comme les catalogues et index des
bibliothèques d’autant étaient très vite dépassés par les usages. HAL n’est
certes pas exempt de défauts, mais c’est une archive ouverte assez « haut de
gamme » dans le domaine des AO et de l’Open Access. Par ailleurs, HAL est
avant tout un objet PAR et POUR les chercheurs qui peuvent largement
s’impliquer dedans pour opérer la validation scientifique des dépôts et même
participer à la création de portails thématiques, disciplinaires permettant
de même en lumière de foisonnement de la recherche en SHS (je pense à
OMNIPHILO, dédié à la philosophie :
https://halshs.archives-ouvertes.fr/OMNIPHILO).

On peut même aller plus loin et créer des revues avec comités de lecture «
sur » HAL, c’est à dire en permettant à un comité éditorial/de
lecture/scientifique de sélectionner des articles pour créer des revues en
ligne (qui au passage, permet de doter HAL d’une dimension scientifique, par
les pairs :

Episciences.org

« L'idée principale est de fournir une plate-forme technique d'examen par les
pairs (« peer-reviewing ») : il s'agit de permettre l'émergence «
d’épi-revues », à savoir des revues électroniques en libre accès, alimentées
par les articles déposés dans les archives ouvertes telles que HAL ou arXiv,
et non publiés par ailleurs.

Les comités éditoriaux des épirevues organisent l'activité d'évaluation et de
discussion scientifique des pré-publications soumises ou sélectionnées. Les
épirevues peuvent ainsi être considérées comme une « sur-couche » aux
archives ouvertes ; ils y apportent une valeur ajoutée en apposant la caution
scientifique d’un comité éditorial à chaque article validé. »

Voir : http://www.episciences.org

Il serait intéressant de tenter l’expérience en histoire des techniques, non ?

Cordialement,

Stéphane Pouyllau.

PS : Émilien Ruiz est aller plus vite que moi pour faire état des positions
de J Valluy sur la tribune de Libération parue ce jour.

> Le 28 mars 2016 à 22:01, Patrick Fridenson (patrick.fridenson AT ehess.fr via
> athena Mailing List) <athena AT services.cnrs.fr> a écrit :
>
>
>
> Permettez-moi de diffuser ci-dessus une autre contribution au débat, parue
> sur la liste accès ouvert, celle de Jérôme Valluy.
>
> Patrick Fridenson
>
> Début du message transféré :
>
> Expéditeur: jerome valluy <jerome.valluy AT univ-paris1.fr>
> Date: 26 mars 2016 15:09:25 UTC+1
> Destinataire: accesouvert AT groupes.renater.fr, accestresouvert AT cnu.lautre.net
> Objet: [accesouvert] Contre cette pétition : libre accès aux publications
> scientifiques OUI... système étatique, centralisé, obligatoire de dépôt NON.
> Répondre à: jerome valluy <jerome.valluy AT univ-paris1.fr>
>
> Sur cette mise en pétition d'une tribune de trente technocrates du système
> universitaire français :
> https://www.change.org/p/thierry-mandon-education-gouv-fr-pour-une-science-ouverte-%C3%A0-tous
>
> Bonjour,
>
> J'ai signé la pétition de 2013 (http://iloveopenaccess.org/) et je suis
> prêt également à défendre le libre accès contre mes collègues rétrogrades
> (https://www.facebook.com/jerome.valluy/posts/10153875685952211), mais
> cette pétition me semble inacceptable. Sous couvert de défense de libre
> accès, cette tribune transformée en pétition, défend un dispositif
> technocratique de contrôle et de surveillance alors que le libre accès aux
> publications scientifique doit aller de paire avec libre choix des
> chercheurs de la plateforme d'éditorialisation ou rééditorialisation en
> libre accès.
>
> Cette phrase en particulier, centrale dans le texte, dévoie complètement la
> signification politique du message et par là le sens du combat en faveur du
> libre accès : "Alors que les sciences physiques et les mathématiques ont
> montré la voie dès 1991 et sont aujourd’hui quasiment en accès ouvert à 100
> % grâce à arXiv, nous appelons les autres disciplines à faire de même, en
> utilisant HAL, infrastructure nationale de dépôt des articles en archives
> ouvertes, ou l’archive ouverte de leur établissement connectée à HAL."
>
> Certes la formulation est suffisamment ambigüe pour passer inaperçue aux
> yeux de beaucoup de futurs signataires... mais quant on sait le projet
> initial du CNRS, en 2004, d'imposer l'obligation de dépôt à ses chercheurs
> sur cette archives institutionnelle et que l'on sait de surcroît l'intérêt
> de la CPU pour obtenir la même obligation à l'égard des
> enseignants-chercheurs, ceci, dans l'un et l'autre cas, afin d'utiliser ces
> dépôts pour générer des calculs bibliométriques destinés à indexer la
> régulation des budgets et carrières des personnels... force est de
> constater que le thème du libre accès se trouve dévoyé à d'autres fins qui
> sont celles du management, de la surveillance et de la coercition.
>
> Objectivement, le libre accès n'a nul besoin de HAL pour prospérer : les
> plateformes étrangères, les plateformes commerciales, les plateformes
> associatives, les plateformes informelles sont aussi valables (dès lors que
> les articles sont en libre accès) pour atteindre le seul objectif du libre
> accès... le reste, et notamment la focalisation sur HAL articulée à la
> fouille de texte, relève d'une instrumentalisation du thème du libre accès
> à d'autres fins politiques que le libre accès lui-même : défenses des
> boutiques technocratiques, renforcement des pouvoirs hiérarchiques,
> surveillance & coercition des chercheurs.
>
> HAL est :
>
> 1) Technologiquement sous-développée ou condamnée à le devenir puisqu'
> incapable de s'adapter aux innovations numériques qui émergent chaque année.
>
> 2) Nécessairement sous "modération" institutionnelle (censure) puisqu'elle
> engage la responsabilité juridique et politique de l'institution publique
> qui édite.
>
> 3) Tendanciellement orientée par d'autres fins que le libre accès,
> notamment celle de l'"évaluation" gestionnaire (ou "photo" bibliométrique ;
> ex.:http://archimer.ifremer.fr/doc/00098/20962/18581.pdf ) des activités de
> recherche... pouvant être articulée à la gestion des pénuries budgétaires
> et/ou aux contrôles politiques des contenus.
>
> 4) Calamiteuse du point de vue de la qualité éditoriale : une vrai salade
> niçoise que HAL où l'on trouve plus de publicités pour les textes (articles
> ou livres) que les textes eux-mêmes ; où tous les types et genres de textes
> se mélangent (articles publiés, communications orales, billets d'humeurs,
> rapports administratifs... ) plongeant les non spécialistes - notamment
> étudiants - dans la plus grande confusion.
>
> 5) Sans aucune garantie de "libre accès" durable aux publications : il
> suffira d'une décision politique locale ou nationale, à la faveur d'une
> autre conjoncture politique, pour fermer les accès externes sur des motifs
> divers (secret scientifique & industriel, sécurité civile, intérêt national
> face aux concurrents étrangers, protection des brevets, des "auteurs" ou
> éditeurs...).
>
> Dans le contexte de surpuissance grandissante des technocraties d'Etat et
> d'Etats européens et africains dont l'autoritarisme est fort et croissant,
> les archives institutionnelles seront centralisées, coercitives et
> archaïques donc contraires au libre accès (pour les savoirs et œuvres
> culturelles hétérodoxes), contraires à là bibliodiversité tant sur la forme
> (éditorialisations innovantes, ouvrages dynamiques) que sur le fond (sujets
> de recherche qui dérangent, paradigmes minoritaires ou émergents)... Or il
> n'y a pas de "libre accès" si seule la pensée dominante d'Etat est ainsi
> diffusée.
>
> Certes, la France n'est pas la Turquie... mais qui pourrait soutenir que
> l'évolution politique du pays est radieuse à cet égard et qu'elle prête à
> l'optimisme pour l'avenir ?
>
> Bien cordialement,
> Jérôme Valluy
>
>
>
>
>
>
> --
> Patrick Fridenson
> Centre de Recherches Historiques
> Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
> 190-198 Avenue de France
> 75244 Paris cedex 13
> http://crh.ehess.fr/document.php?id=341
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--
Stéphane POUYLLAU
Directeur technique d'Huma-Num
Ingénieur de recherche CNRS

Huma-Num
190-198 avenue de France
75648 Paris cedex 13

http://www.huma-num.fr
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Twitter : http://twitter.com/spouyllau
Blog : http://blog.stephanepouyllau.org




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